Troisième foyer après la Chine, l’Iran est touché de plein fouet par l’épidémie de coronavirus. Ce 19 mars, les chiffres officiels faisaient état de 1284 morts et plus de 18 000 personnes infectées. Demain, les festivités de Norouz, le nouvel an iranien, débutent partout dans le pays, sans mesures strictes de confinement.
Masi, 30 ans, n’est pas sortie de chez elle depuis un mois, « sauf pour acheter de quoi manger ». La jeune Iranienne se confine avec ses parents et ses deux jeunes sœurs dans la petite maison familiale, à Shiraz, dans le sud du pays. Pourtant, dans la République islamique d’Iran, pas d’obligation. « Les autorités nous ont simplement conseillé de rester chez-nous mais ce n’est pas interdit de sortir », explique Masi. « Si bien que par la fenêtre on voit beaucoup de monde dehors, au bazar aussi quand on va faire quelques courses. Les gens n’ont pas l’air très inquiet. » La plupart des commerces ont malgré tout fermé dans l’ensemble du pays. Il n’y a guère que les magasins alimentaires et les pharmacies encore ouverts.
Responsable de service dans un restaurant shirazi, Masi n’a d’autre choix que de prendre son mal en patience depuis que l’établissement a baissé le rideau à cause de l’épidémie. Amene, sa petite sœur, travaille quant à elle dans une bibliothèque de la ville. « Elle ne peut plus s’y rendre depuis quinze jours. Et aucune aide financière ne compense la perte temporaire de nos emplois. Si la situation dure longtemps, ce sera très compliqué pour nous. »
« Nous craignons une toute autre réalité »
En Iran, le coronavirus a déjà fait plus de 1200 morts, avec un record de 149 décès supplémentaires mercredi, selon le régime de Hassan Rohani. « Ce sont les chiffres officiels mais nous craignons une toute autre réalité », souffle avec méfiance l’Iranienne. « Nous n’avons pas vraiment confiance en ce que les autorités nous disent. »
Ce 20 mars, les festivités de Norouz, le nouvel an iranien, débutent. Elles marquent notamment le début du printemps et de deux semaines de congés pour l’ensemble de la population. A Shiraz, Masi s’attend à voir débarquer des habitants du nord du pays, de Téhéran notamment, comme chaque année. « Aucune mesure n’a été prise pour empêcher les gens de voyager de ville en ville. Ça ne va vraiment pas aider à arrêter la propagation du virus. Beaucoup n’ont pas encore pris la mesure de ce qui se passe. »
Le quotidien de Masi est devenu routinier, « et surtout ennuyeux ». Pour tuer le temps au domicile familial, la jeune trentenaire s’est remise à la peinture, se plonge dans des lectures oubliées, étudie l’anglais… « Et puis il faut dire que ma mère a vraiment peur pour ses filles, elle ne nous laisse quasiment pas sortir. Et ici, même à mon âge, on écoute ses parents ! »
G.K.
une vision sur une jeune femme vivant avec sa famille très simple, une situation qui risque de se compliquer, une crainte envers ceux qui dirigent son pays et l’on découvre avec ahurissement que les mesures ne sont pas prises pour empêcher les gens de circuler alors que la pandémie se propage. Pauvre peuple qui va encore souffrir.
Merci pour ta lecture et ton intérêt Alain !